Jour 6

Plusieurs poissons fossiles datant du Dévonien ont été retrouvés au Maroc. Ceux-ci appartiennent à cinq groupes, soit les placodermes, les sarcoptérygiens, les actinoptérygiens, les acanthodiens et les chondrichtyens (Frey et al., 2018).

Les placodermes sont des poissons dont le corps est recouvert de plaques osseuses. Au Maroc, on retrouve quelques espèces telles que Dunkleosteus, Driscollaspis pankoskiorum et Titanichtys (Frey et al., 2018). Les sarcoptérygiens sont caractérisés par des nageoires charnues (Le parc national de Miguasha, 2007). La famille des Onychodontidae, retrouvée au Maroc, appartient à ce groupe. Les actinoptérygiens sont caractérisés par des nageoires à rayons (Le parc national de Miguasha, 2007). Au Maroc, il est possible de trouver des fossiles d’actinoptérygiens tels que Moythomasia (Frey et al., 2018). Les acanthodiens sont des poissons qui possèdent des épines sur leur corps, notamment au niveau des nageoires. Les chondrichtyens sont des poissons cartilagineux. De nos jours, les requins appartiennent à cette famille. Au Maroc, il est possible de retrouver des fossiles de chondrichtyens, tels que Cladoselache et Phoebodus (Frey et al., 2018). Il est possible qu’une relation de prédation existait entre Dunkleosteus et ces chondrichtyens (Carr, 2010).

Les poissons fossiles présentés précédemment ne seront toutefois pas observés dans le cadre de cette activité. Celle-ci consistera plutôt à l’observation d’invertébrés.

Le Maroc est reconnu pour ses fossiles de trilobites. D’ailleurs, le seul fossile complet d’Erbenochile, un trilobite phacopide, a été retrouvé au Maroc. Celui-ci présente une adaptation particulière des yeux permettant d’atténuer la lumière qui y est acheminée. Ainsi, il est logique de penser que cet animal était diurne et non nocturne. Autrement, cette adaptation lui serait inutile, voire même nuisible (Fortey et Chatterton, 2003). En plus des trilobites, plusieurs fossiles de céphalopodes, de gastéropodes, de brachiopodes et de bivalves datant du Dévonien sont présents (Frey et al., 2018).

L’Erg de Chebbi se situe à la frontière entre le Maroc et l’Algérie, proche du village de Merzouga. Cet endroit est mieux connu sous le nom des dunes de Merzouga. Cet emplacement est connu comme un environnement aride et sec. L’erg est un emplacement vaste composé en majorité de sable. La communauté scientifique en matière de sédimentologie a déterminé qu’un erg doit avoir une surface minimum de 125 km2 (Fryberger et al. 1979). La dimension de l’erg de Chebbi est de 50 km en direction nord-sud et de 5 à 10 km d’est en ouest (Pye et al., 2009). Cette étendue de sable nécessite uniquement trois contraintes pour se former (Pye et al., 2009). En premier lieu, il faut un apport constant de sable dans ce secteur. Ensuite, il faut beaucoup de vent et, finalement, une longue période de temps où les conditions géologiques sont stables est nécessaire (Pye et al., 2009). L’âge de cet erg est situé entre 10 000 à 7 000 ans (Pye et al., 2009).

Les grains érodés et déplacés du pédiment (zone de roche) et de la zone du Reg s’accumulent dans ce secteur. Des champs de dunes se forment et beaucoup de sable s’accumule dans cet endroit. Des plaines aplaties de sable peuvent aussi être rencontrées dans ce milieu. L’eau des nappes phréatiques peut aussi remonter jusqu’à la surface, ce qu’on appelle des «playas» ou «sebkhas» (Merzeraud, 2017). L’Erg de Chebbi possède les caractéristiques énumérées ci-dessus. Ce vaste désert très plat est suivi d’une plaine de dunes de sable sur des kilomètres. Les dunes de l’Erg de Chebbi peuvent atteindre des hauteurs de 150 m et plus (Field Guide Morocco, 2018). Elles sont formées d’accumulations de strates de sable plus ou moins perpendiculaires au sol d’environ 1 à 5 mm d’épaisseur en moyenne (Merzeraud, 2017). Les Ergs sont en constante transformation selon la force et la direction du vent. À moindre échelle, ils sont influencés par le caractère d’humidité instauré dans le substrat rocheux (Merzeraud, 2017).