En se penchant sur la géologie économique du Maroc, il se trouve que le secteur minier constitue une composante essentielle de l’économie nationale. En effet, l’existence d’un contexte géologique favorable a permis de développer l’activité minière dans de nombreuses régions du pays et d’y former divers types de gisements métallifères. Ce secteur bonifie le produit intérieur brut ainsi que les exportations à l’international en plus de favoriser grandement le développement des communautés régionales et rurales. Le Maroc est un pays à vocation minière, non seulement en raison de ses imposantes activités d’extractions de phosphate, mais aussi pour l’exploitation d’autres minerais tels que le zinc, le cuivre, le plomb et le fer (CFCIM, 2014).

Un lien important existe entre les grands événements géodynamiques qui ont forgé le territoire et la répartition des principales provinces métallogéniques du Maroc. Il est possible de classifier les diverses minéralisations retrouvées au pays selon quatre domaines orogéniques (Office national des hydrocarbures et des mines, 2015). Ceux-ci présentent tous des propriétés différentes et des modes de formation propres à eux. On y retrouve d’abord les minéralisations dans le socle cratonisé Eburneen où d’importants gisements d’or orogénique sont enfouis. Il y a les minéralisations liées au cycle Panafricain qui sont beaucoup plus complexes et dont plusieurs contextes ont mené à la création de gisements aurifères et de cuivre principalement. Viennent ensuite les minéralisations du domaine Hercynien qui se traduisent par des minéralisations polymétalliques volcanogènes ayant de très bons rendements. Comme dernière classification viennent les minéralisations du domaine alpin qui se caractérisent par la présence de métaux de base et de minéraux à vocation industrielle (Office national des hydrocarbures et des mines, 2015).

Les quelques provinces métallogéniques présentées à la figure ci-dessus permettent de se faire une idée sur l’arrangement géographique de celles-ci (Figure 2 : Schématisation des provinces métallogéniques du Maroc (Office national des hydrocarbures et des mines, 2015).). Il devient alors plus aisé de comprendre leur cheminement à travers les chaînes de montagnes de l’Anti-Atlas, du Haut Atlas et du Moyen Atlas. Ces chaînes, qui s’étirent du sud-ouest vers le nord-est du pays, sont le refuge de certains gisements potentiels. Des conditions favorables au développement de minéralisations ont pu être créées sous le régime tectonique convergent entre les plaques africaine et eurasienne à l’origine de ces montagnes.

Depuis son indépendance en 1956, le Maroc a veillé de façon continue à développer son potentiel minier, à réaliser des unités avancées en matière de recherche, d’exploitation et d’enrichissement des minerais et à assurer la formation des cadres et techniciens pour son industrie minière (Fédération de l’industrie minérale, 2014). On ne peut aborder l’industrie minière marocaine sans parler des gisements de roches phosphatés. La vache à lait du pays est sans contredit l’exploitation de ce minerai (Fédération de l’industrie minérale, 2014). La gérance des activités entourant cette richesse est assurée par le Groupe OCP (Office Chérifien des Phosphates) qui a les droits exclusifs sur la ressource. Dans ce domaine, le Maroc est leader à l’échelle mondiale, soit le premier exportateur et le troisième producteur (Fédération del’industrie minérale, 2014). Il s’agit de gisements de roches sédimentaires littorales d’une ancienne mer qui s’étendait sur l’Afrique du Nord pendant le Crétacé supérieur et le Tertiaire (Moret, 1930). Ces phosphates africains sont d’origine organique et proviennent des innombrables débris fossilisés des êtres ayant habité cette mer à l’époque (Moret, 1930). Les gisements sont déposés en plusieurs bassins qui forment une réserve estimée à plus de 1 milliard de tonnes montrant des concentrations pouvant atteindre 80%, les plus importantes teneurs de tous les minerais marocains (Moret, 1930).

Ce minerai est grandement impliqué dans la fabrication des engrais agricoles. Avec une demande à la hausse due à la croissance continue de la population mondiale, le futur de l’industrie minière marocaine est assuré (Figure 3).

La marge brute du Groupe OCP a bénéficié d’un chiffre d’affaires progressif et d’un mix produit optimisé. Celle-ci s’est améliorée de 42% et a atteint 9 003 millions de MAD (942 millions US$), par rapport aux 6 354 millions de MAD (690 millions US$) réalisés au premier trimestre de 2018 (Groupe OCP, 2019). Ces revenus sont prolifiques pour l’ensemble des petites communautés vivant de cette industrie ainsi que pour l’économie nationale.